J’adore Noël.
Ca surprend généralement, parce qu’en temps que personne de type cynique, je devrais ricaner d’un ton méprisant à la vue de cette guimauverie, mais non.
Bon, évidemment, j’aime recevoir des cadeaux mais pas tant que ça en fait, je préfère en recevoir pour mon anniversaire (comme ça je suis la seule à en avoir et les autres se contentent de pleurer, gnark gnark).
Mais surtout, j’aime le temps, froid et sec.
Et s’il pleut, j’aime bien m’envelopper dans un plaid avec une tasse de thé et des Petits Exquis (on m’a demandé d’abandonner les Oréos, il parait que je provoquait une pénurie mondiale...) et regarder la pluie tomber par la fenêtre.
J’aime l’idée de l’esprit de Noël : penser à faire plaisir à ses proches, penser à ceux qui n’ont rien, être gentille avec tout le monde, sourire aux gens dans le métro, accorder des augmentations à ses fidèles employés (hum hum, Grand Patron si tu me lis...). Même si, bien sûr, on devrait y penser toute l’année (je parle de l'augmentation là).
J’aime les lumières de fête qui égayent les villes, qui font même oublier les enseignes de magasins parfois plus brillantes qu’elles.
J’aime les vitrines décorées des grands magasins, et les admirer bouche bée (ok, piétiner des jeunes enfants pour mieux les voir n’est peut-être pas très esprit de Noël, mais la vie est une jungle, autant l’apprendre tôt)
J’aime l’idée d’occuper les 3/4 de mon misérable salon avec un sapin qui perd ses épines, juste pour sentir son odeur en entrant.
J’aime décorer le ficus de mon bureau avec une guirlande dorée, distribuer des truffes faites maison à mes collègues et faire la bise à Grand Patron en se souhaitant de bonnes fêtes.
J’aime guincher avec mes collègues anglais, et même Petit Patron, pendant la Christmas Party.
J’aime porter un bonnet rouge ridicule sur la tête, et chanter des chants de Noël avec ma voix de casserole.
Mais là, cette année, ça ne prend pas.
Oh, je sais, vous allez dire que je vieillis tout ça, et que je retrouverais l’esprit de Noël quand j’aurai des enfants.
Déjà, ce n’est pas très gentil, et je ne vieillis pas, je mûris.
Ensuite, je crois que ça ne vient pas de moi, mais plutôt:
- de Petit Patron, qui ne comprend pas qu’en me noyant de boulot, de demandes différentes et souvent contradictoires, en ne me prévenant pas des rendez-vous et des changements de directives, je ne peux pas être efficace.
Du coup, je passe mes journées à imaginer des tortures diverses et variées, ce qui n’est pas du tout dans l’esprit de Noël;
- de l'appart, qui ressemble à une baraque de chantier, que n'atteint pas la lumière du jour et dont la température est proche du zéro Kelvin.
Du coup, ma seule source de lumière et chaleur est mon bureau ce qui, pour les raisons précédemment évoquées, ne contribue pas à développer l’esprit de Noël;
- de la famille, sachant qu’à chaque Noël, les enfants, soi-disant êtres purs et pourvoyeurs de la magie de Noël, nous harcèlent pour ouvrir leurs cadeaux le 24 à 18h, afin de pouvoir jouer à la X-box qu’ils sont allés acheter avec leurs parents (ou plutôt leurs Visa).
A chaque Noël également, je dois me diviser en 10, en raison de divisions familiales ayant leurs sources dans des choses aussi graves que la peinture de la maison familiale.
Et on a beau dire, quand Noël consiste à participer à une réunion du Conseil de sécurité période pré-guerre du golfe 2, c’est pas super facile de chanter "vive le vent" dans le ton;
- du manque de temps : pour dormir, pour manger correctement, pour travailler convenablement, pour voir les gens que j’aime, et pour moi.
Bon, je vais faire de mon mieux pour sauver les apparences; je vais arrêter de chougner et de ronchonner, et vais affronter la foule pour trouver des cadeaux qui feront plaisir, chanter "il est né le divin enfant", et surtout porter mon bonnet rouge à la première occasion.
Mais sachez, vous là-haut, que vous avez cassé Noël.
J'ai vu Moby!!!!!!!!
Je sais que vous mourrez d'envie d'en savoir plus, mais je suis encore émue, et ne me sens pas capable de vous décrire ce moment magique...
Mais comme je suis sympa, j'ai recopié un extrait de son blog, dans lequel il explique où, comment, pourquoi :
happy halloween
Nov 01, 2005 - New York City
happy halloween.
yesterday, i met the most beautiful girl ever.
i never thought i could be struck by love at that time; i was just going home, trying to make my way through the crowd. and then i saw her, standing around the corner, like a floating angel. it was like a dream.
i was talking on my mobile, so i didn’t catch the chance to talk to this amazing girl. what could i tell her anyway, i was so amazed i was unable to speak.
now my life is filled with regrets. will i ever see her again? i assume she does not live here, as she was reading a map of the city. i just know her name is “bea” as the guy with her called her so. bea... isn’t that the sweetest name?
i have not been able to sleep since; i can’t stop thinking about her.
damn, i would do anything, give up fortune and glory, to have another chance to see her wonderful smile again.
anyway, even though i lost the love of my life, halloween in nyc was great last night, as it was warm and the streets were filled with people wandering from party to bar to nightclub to party to bar to nightclub, ad infinitum.
on one hand i really do love it when someone makes a huge effort and gets really dressed up, but i think i'm most amused by the 1/2 assed, no effort costumes, i.e-street clothes with a blue wig.
or a pair of funny glasses. or a loosely tied tie.
the sort of 'it's halloween and i have to do something but i can't think of anything and i can't be bothered so i'll stop in ricky's and buy a pair of glasses with a penis nose and that will be my costume.'
i was going to dress up as corky st. claire from 'waiting for guffman', but i forgot to grow a goatee(and i didn't have a toupee).
instead i dressed up as a quasi-middle aged guy trying to hold on to the last vestiges of his youth(i.e-i wore what i wear everyday).
maybe bea was there, lost in the crowd...
in other news, gw bush has put forth a supreme court nominee who believes that women need to get their husbands permission in order to have an abortion.
so i guess that just as kanye west said, 'george bush doesn't care about black people' it's time for a woman to stand up and say 'george bush doesn't care about women.'
or, at the very least, 'george bush cares way more about his extreme right-wing base than he does about women.'
happy halloween, and if you know a sweet angel called “bea”, please help me to put an end to my sorrow.
moby
Sacré Moby va!
Je crois fermement aux règles.
Je ne parle pas des lois, décrets, règlements, arrêtés, directives, et autres décisions qui sont pondues à fréquence régulière par nos gouvernements, non, je parle de ces règles évidentes bien que non-écrites, qui fondent toute société digne de ce nom.
Je pourrais parler longtemps des règles morales supérieures, qui interdisent par exemple à toute personne de ne pas rappeler alors qu’elle a dit expressément qu’elle rappellerait... Non, je me limiterais aux règles sociales, et universelles.
Tenez, en voiture par exemple, tout le monde sait que, certes, d’après le Code de la route la règle sur le périphérique est de donner la priorité aux voitures qui arrivent sur ledit périph, SAUF en cas de bouchons (90% du temps donc) où on pratique la règle de l’alternance : une voiture passe, une voiture s’insère.
Autre exemple, toujours en voiture : en cas d’embouteillage, on ne prend pas la bretelle de sortie pour ensuite se rabattre brutalement pour se réinsérer dans le trafic. C’est minable, et impoli.
Pour sortir du domaine automobile, il y a aussi ces gens qui restent à gauche de l’escalator, alors que c’est bien connu, on reste à droite. Sinon on gène.
Dans ce genre de situations, soit je suis seule et je garde ma rage pour moi, soit j’ai un passager ou un compagnon à qui je fais partager mon indignation.
Enfin, partager est un grand mot, car je dois dire que je me heurte souvent à de l’incompréhension, voire à des moqueries, les gens ne reconnaissant généralement pas l’existence de ces règles, et ne comprenant donc pas la gravité de leur violation.
Alors que, je dis pas ça pour effrayer, mais c’est le genre de choses qui peut remettre en cause toute la conception de l’univers. En tous cas pour moi.
Et vraiment, j’ai déjà bien souffert quand j’ai appris que dans certains cas, on pouvait porter du rose avec du rouge, et je ne suis pas du tout prête à revivre ça.
Vous avez sans doute remarqué que je n’avais pas écrit depuis pas mal de temps. C’est que voyez-vous, j’ai été bien occupée ces jours-ci... Et ça va aller en s’empirant, avec tous ces bouleversements dans ma vie.
Parce que depuis ma dernière note, je suis passée à la télé. Et pas dans un talk-show de bas étage, ou une émission de télé-réalité, non au 20h de France 2. En praïme taïme quoi.
Il va sans dire qu’on n’a pas manqué de me remarquer.
Bon ok, je ne faisais que passer dans un coin de l’écran, ne disait rien, mais je sais que ça a suffit pour que mon charme et mon talent transpercent. Je pense donc qu’on va me proposer d’un instant à l’autre de faire de moi une star.
Alors je ne sais pas dans quel domaine : chanson (si Stéphanie de Monaco a pu faire un album, je le peux aussi), cinéma, télé... Mais une chose est sûre, je vais être mondialement connue, aimée et respectée.
J’attends d’ailleurs d’un instant à l’autre un coup de fil d’un producteur qui aura été impressionné par ma présence à l’écran. Ah tiens, d’ailleurs mon téléphone sonne, ça doit être lui.
...
C’était môman.
Je disais donc, que j’allais être une star internationale.
Il faut peut-être que je commence à me préparer : je vais arrêter de prendre le métro, porter des lunettes noires en journée, diriger ma lampe de bureau vers moi, faire attention à ne pas aller chercher le pain en survêtement usé, manger des omelettes de blancs d’œufs à longueur de journée, savoir enfin quel est mon bon coté pour les photos...
Il faudra aussi que je change d’appartement, parce que je ne me vois pas être en une de Paris Match dans un 44 m². Non, pour l’article "Béa nous présente son foyer : Choupinet, Sushi et Sashimi", il faut, je pense, un triplex avec terrasse. Un à Paris, un à Londres et un à New York.
Je garderai mon vélo par contre, comme ça je serai une star authentique. Enfin une fois par mois, quand je serai sure qu’il y aura des photographes dans le coin.
Et je garderai les mêmes amis. Bien sûr, je passerai mes soirées aux remises de prix et autres soirées mondaines, mais il me faudrait un ou deux amis d’avant, qui raconteront sur toutes les chaînes de télé à quel point je suis une fille géniale, d’une générosité et d’un altruisme incroyables, et que vraiment non, le succès ne m’a pas changé. Par contre, il est hors de question que des photos de mon adolescence ressurgissent sans passage préalable à la palette graphique, que les choses soient claires.
En tous cas, rassurez-vous, je ne vous oublierai jamais.
Même, je garderai de vous un souvenir ému : après tout, n’étiez-vous pas mon premier public???
Alors soyez-en surs, je penserai à vous lorsque je serai acclamée par un public de 80.000 personnes, lorsqu’on me remettra mon premier oscar, ou lorsque le Président me fera super-méga grand croix de la légion d’honneur. Ma première larme sera pour vous.
Ca y est, je fais partie des humains, j’ai eu peur en avion.
Parce que jusqu’à présent, c’est vrai, je frimais assez : pour des raisons bassement familiales, j’ai pris l’avion assez jeune, et n’avais jamais eu peur.
Et même, quand on me demandait: "mais à force de travailler sur des crashes d’avion, tu n’as jamais peur quand tu le prends (l’avion)?", je répondais, un peu fiérotte, que l’avion est le moyen de transport le plus sûr, et que justement, à force d’étudier des cas d’incidents et d’accidents, je savais très bien quels bruits et quels évènements étaient critiques ou pas.
Mais ce temps est révolu, et ce depuis ce jour funeste du 15 septembre 2005.
La journée se présentait bien pourtant, je devais aller à Pise en passant par Florence, j’avais organisé mon voyage pour ne pas devoir me lever à l’aube, et accessoirement pouvoir visiter Florence, certes accompagnée d’un chimiste horripilant et rustre, mais tout de même.
C’est dès mon arrivée à Roissy que la machine à destruction de la bonne humeur de Béa s’est mise en marche, quand la (charmante) hôtesse au sol m’annonça, à moi et au rustre qui m’accompagnait, que nous ne pourrions pas prendre ce vol en raison de surbooking....
Je ne m’appesantirai pas sur cet épisode, dont la partie la plus difficile était de supporter le rustre, qui ne trouvait rien de mieux à faire que d’incendier l’hôtesse en rappelant avec une fréquence de douze secondes le prix du billet... que j’avais payé...
Je suis finalement montée dans le bon avion, après avoir chaleureusement remercié le responsable de la compagnie qui 1) m’avais trouvé une place et 2) une place bien éloignée de celle du rustre.
Je me suis confortablement installée, et ai commencé à discuter avec un couple d’américains de trucs follichons comme Katrina, tout ça... quand au bout d’une heure, le Commandant nous a annoncé que notre avion ne pourrait pas décoller, car il n’avait pas obtenu l’autorisation de décoller pour des raisons de sécurité. Là, j’étais toujours détendue, et expliquais à mes voisins US la situation en ajoutant que, ah ah, tout ça c’est surtout parce qu’il y a eu une psychose des accidents d’avion entretenue par le JT de TF1.
On sest donc installés dans un nouvel avion, je me suis retrouvée à la queue de l’appareil, ai appellé Choupinet pour chougner un peu sur mes malheurs de la journée, et c’est à cet instant précis que la pieuvre de l’angoisse a commencé à m’envahir, insidieusement, petit à petit :
Etape 1 : "Hum, ça fait quand même beaucoup d’évènements pour m’empêcher de partir à Florence tout ça, et si c’était un signe du destin pour m’éviter de prendre CE vol???"
Etape 2 : "Parce que là, on nous a mis dans le même avion que tout à l’heure, donc si ça se trouve, celui là n’est pas sûr non plus... D’ailleurs, elle m’a l’air un peu râpée cette aile... Et ce bruit, c’est quoi? On fait le plein de kérosène? Mouais, passons pour cette fois..."
Etape 3 : "Je ne sens pas le gilet de sauvetage sous mon siège. En même temps, pour ce que ça sert... Répétons quand même la position d’atterrissage d’urgence. Quoi Mademoiselle? Je dois rester tranquille??? Elle est marrante elle, elle en a un, de gilet de sauvetage. Peut-être que c’est ELLE qui a volé le mien..."
Etape 4 : "Je suis donc placée à la queue de l’avion, donc selon les plans des avions accidentés ces dernières années ET où il y a eu des survivants, j’ai X% de chances de m’en sortir en cas de crash. L’avantage, c’est que le rustre n’a qu’une faible probabilité de s’en sortir, gnark gnark..."
Etape 5 : "Si ça se trouve, c’était ma dernière conversation avec Choupinet... Elle était pourrie cette conversation... Je dois le rappeler avec une belle déclaration qui lui arrachera des sanglots dès qu’il y repensera. Bon alors, une belle déclaration..."
Etape 6 : "Je n’ai même pas fait de testament, qui veillera à ce que Sushi et Sashimi fassent de bonnes études? Je vais aller dans le cockpit, pour que mes dernières volontés soient enregistrées sur la boite noire. Mademoiselle, laissez-moi passer... Comment ça, l’accès m’est interdit? Très bien, vous aurez l’échec scolaire de Sushi et Sashimi sur la conscience. Enfin, si vous survivez..."
Etape 7 : "On approche de Florence, donc si on perd un réacteur, c’est encore bon, mais si on perd les deux, on peut encore tenir X temps jusqu’à la piste d’atterrissage. A moins qu’on tombe là, que j’arrive à m’éjecter et à tomber dans la piscine que je vois là, enfin à une hauteur raisonnable quand même... C’est pas par là qu’habite George Clooney ? Ce serait bien que je tombe justement dans sa piscine. Enfin si ça se trouve, il est même pas là. Ou pire, il est là, et je suis défigurée. Je ne veux pas manquer ma rencontre avec George moi..."
Etape 8 : "J’ai faim."
Donc voilà, moi aussi, en bonne ménagère de moins de 50 ans, j’ai eu peur de vivre ce que j’avais vu au journal télé. Moi aussi, j’ai eu ma perception du monde déformée par la boite à images... et ça fait peur.
J’espère toutefois que jamais, jamais je n’en viendrais à me plaindre de l’insécurité (que je ne vis pas), des étrangers (qui ne m’ont rien fait), ou des chômeurs qui vraiment ne veulent pas travailler (je l’ai vu au journal de 13h)...
Bon, pour la petite histoire, j’ai dormi tout le long du vol retour.
Bon bah voilà, je suis rentrée, et les vacances c’était bien, super bien même!
Mais comme tous les trucs vraiment bien à vivre, je n’arrive pas à en parler sans que ça ait l’air fadasse.
Des fois, je le vois bien, on pense même que j’ai passé de mauvaises vacances.
C’est sûr que quand je raconte que :
- J’ai dormi dans des draps mouillés.
- Je me suis lavée à l’eau de mer.
- J’ai traversé des orages, avec comme seule pensée un obsédant calcul permettant de déterminer si le dernier éclair tombé était susceptible de s’abattre sur nous.
- J’ai vomi mon quatre heures et mon minuit aussi (désolée...)
- J’ai barré sous la pluie, en sentant l’eau imprégner mon pantalon et remplir chacune de mes chaussures avec l’équivalent des réserves en eau potable du Liechtenstein.
- J’ai traversé une ville chic de la côte d’azur échevelée, pleine de sel et en ciré : on nous a d’ailleurs demandé si nous allions aux sports d’hiver...
- On m’a hurlé dessus "bâbord, j’ai dit bâbord" ou "eh regarde plutôt les vagues toi" ("on" étant le délicieux être qui partage ma vie...).
- Je n’ai pas toujours eu les huit heures de sommeil nécessaires à mon bien-être.
- J’ai un bronzage ridicule.
- Et pas un cm² de peau sans bleu ou bosse.
- Et les mains râpeuses.
- J’ai appris que le mille bornes n’était absolument pas un bon moyen d’entretenir l’amitié.
Je vois bien que mon interlocuteur n'est pas convaincu que si si, la plaisance c’est le pied.
Alors, c’est vrai, je pourrais aussi dire que :
- J’ai fait la course avec des dauphins.
- J’ai appris mille et une façons de préparer le thon.
- Et les pâtes!
- J’ai pétri du pain (oui oui, avec mes mains de parisienne!!!).
- J’ai vu le soleil se lever pour moi toute seule. Et se coucher aussi.
- J’ai plongé dans des eaux turquoises.
- J’ai goûté le sel sur la peau de mon namoureux.
- J’ai vu plein d’étoiles filantes (donc, si tout se passe comme prévu, j’ai autant de vœux qui devraient être exaucés prochainement.)
- J’ai rencontré des gens qui avaient des pépites dans les yeux.
- J’ai oublié mon code de carte bleue.
- J’ai ri. Beaucoup. Et parfois bêtement.
- J’ai été parfois seule, et j’ai trouvé que je n’étais pas de trop mauvaise compagnie.
- J’ai chanté sous la pluie.
- J’ai ressenti le bonheur m’envahir sans prévenir.
Mais j’aime pas faire ma crâneuse...
Donc, quand on m’interroge sur mes vacances, je suis évasive, en disant juste que j’ai eu beau temps, que je me suis reposée, et que je suis en pleine forme pour la rentrée (oui, malgré les années, je reste calée sur le calendrier scolaire...)
Mais que les choses soient claires, dès que le vent soufflera, je repartira!!!
Ca y est, je suis en vacances. Enfin. Mes premières vraies vacances depuis sept mois.
Et qu’on ne vienne pas me parler de RTT, ça va m’aigrir.
Du coup, cette semaine, j’ai atteint un état de sérénité absolue.
Autant la semaine dernière (et les 3 qui l’ont précédé...), j’étais bougon, autant cette semaine, j’ai été d’un calme, d’une efficacité, d’une clairvoyance rares.
Hop, les dossiers urgents traités, hop le linge repassé, hop la vaisselle lavée, hop le dentiste visité, hop les problèmes administratifs réglés, ma seule grosse difficulté étant de savoir si je devais emporter de la crème solaire indice 30 ou 40!
J’ai su garder mon calme face à une situation de crise : Choupinet ne retrouvant plus, à 4 jours du départ, son passeport, qui part en catastrophe en pleine nuit dans la maison de ses parents à Trifouillis-les-Alouettes voir s’il ne l’a pas laissé là-bas, qui enclenche l’alarme etc. tout ça pour le trouver finalement dans la poche d’un blouson (où je lui avais dit de regarder en premier, hum hum...).
Je n’ai même pas pesté quand mon patron m’a chamboulé toute mon organisation en me demandant des trucs (urgents ça va sans dire) à la dernière minute, ni quand il m’a annoncé que je devrais peut-être aller à Colmar cette semaine, sans savoir quel jour exactement, ni s’il fallait vraiment que j’y aille, alors que j’avais une vie sociale avant vacances à organiser.
Parce que oui, c’est quand on doit partir que tout se passe : l’ami en pleine rupture à consoler, l’amie qui tombe amoureuse qui nous appelle 10 fois par jour "c’est un signe hein ? Ah oui, ça c’est un signe...", la cousine qui doit accoucher, môman qui veut qu’on déjeune ensemble une dernière fois, les copains qui veulent qu’on se voie avant le départ, ceux avec qui on doit organiser nos possibles rencontres pendant les vacances...
Alors que finalement, 4 semaines, ce n’est rien (ceci est un message subliminal à l’intention de mon patron).
Je vais revenir hein !
Enfin, à moins d’un déraillement de RER, un accident d’avion, une attaque de requins, une collision avec une baleine, une prise d’otage par le mouvement pour la libération du peuple sprske...
Mais bon, dans tous les cas, j’aurai plein de choses à raconter, pour compenser un peu mon silence de ces derniers temps.
D’ici là, bonnes vacances à tous !!!
Toute personne qui a lu un jour un magazine de pintades (=presse féminine) n’a manqué de remarquer que, visiblement, la question existentielle à poser à une fille est : "si tu pouvais changer quelque chose en toi, que serait-ce?"
La réponse n’est souvent pas à la hauteur des espérances philosophiques de l’intervieweuse, puisqu’on apprend généralement que telle ou telle top modèle n’est pas du tout du tout du tout contente de ses pieds ou de ses aisselles.
Moi aussi je suis une fille, moi aussi je suis philosophe à mes heures, donc moi aussi, aujourd’hui, je m’auto interroge : si j’avais une baguette magique, que voudrais-je changer en moi?
Déjà, physiquement je ne changerai rien : ce n’est pas que je sois d’une beauté à couper le souffle, ou que je ne souhaiterais pas avoir un peu moins de gras là et un peu plus ici, mais voilà, c’est mon physique, ça fait 28 ans 1/2 qu’on vit ensemble, et on forme bon gré mal gré une bonne équipe.
Par contre, si j’avais vraiment une baguette magique pour changer quelques détails de ma vie, j’aimerais :
- Pouvoir me téléporter d’un endroit à l’autre. Comme dans Star Trek;
- Lire dans les pensées des gens. Pour savoir si oui ou non, ma nouvelle coiffure est ratée;
- Etre de temps en temps dans la file qui avance le plus vite au supermarché;
- Ne pas me demander chaque matin comment je vais m’habiller, pour finir en mettant en 4ème vitesse une jupe marron avec un gilet rose et des chaussures noires, mais que les vêtements adéquats à mon humeur et à la météo sortent tous seuls de mon armoire;
- Pouvoir arrêter le temps, pour faire les corvées tout en gardant du temps pour les choses agréables;
- Faire une recette de cuisine, qui indique temps de préparation = 10 mn, en dix minutes et non en une heure;
- Vraiment passer sous un tunnel pendant une conversation téléphonique pénible;
- Avoir TF1 et M6 diffusés sur Free. Julien Courbet me manque...
Bref, que tous les petits détails de la vie s’emboîtent bien.
Mais si je ne pouvais changer qu’une chose en moi, j’aimerais être étanche.
J’aimerais pouvoir compartimenter ma vie par exemple, pour ne pas être affectée dans ma vie privée par le boulot, et réussir à travailler normalement même quand personnellement c’est pas le top.
Surtout, j’aimerais ne plus être une éponge à sentiments : les malheurs de mes proches m’affectent encore plus que si c’était les miens, leur bonheur passe avant le mien (enfin, tout est relatif)... Et tout ça, sans modération, toujours à l'extrême. Par exemple, je suis effondrée dès que j’assiste à un enterrement, même d’une personne peu connue.
Bon, dit comme ça on pourrait croire que je suis une magnifique âme, dont la vie est guidée par l’altruisme, mais la vérité c’est que s’inquiéter pour les autres empêche de faire face à ses propres difficultés, de prendre ses propres décisions et de les assumer.
Parce même si le libre arbitre fait la grandeur de l’homme et tout et tout, par moments, j’aimerais que la vie soit une partie de Monopoly : je jette les dés, ils indiquent 6, je vais rue de la paix, et je perds. Mais sans que ce ne soit mon choix.
Enfin, vous remarquerez 1) mon esprit de contradiction : on me félicite pour la drôlerie de mon blog, je ne publie plus que des notes à faire déprimer un footballeur, et 2) mon souci de cohérence : je promets d’être triste, et je le suis.

Aujourd’hui j’étais colère. Plein de raisons à cela, beaucoup (trop) de boulot, des contrariétés, des gens pénibles, la Dame de la compta, et le pompon, plus de muesli ce matin...
Mais c’est pas grave, je sais faire, et me suis donc préparée à une belle journée de colère : je n’ai pas pris mon jus d’orange matinal qui me donne bonne mine, j’ai mis un t-shirt vert, j’ai pris un air renfrogné, je suis partie travailler en marchant très vite et en faisant claquer mes talons, et je me suis installée à mon bureau, après m’être servi du thé dans la tasse avec le smiley "pas content".
Puis, j’ai ronchonné tout mon soul en lisant un email de la Dame de la compta, partagé mon indignation avec ma coloc de bureau (qui était très compréhensive puisqu’elle avait reçu le même email), me suis mise en mode "service minimum" et ai surfé sur Google actualités sans répondre aux emails urgents.
Dès que quelqu’un entrait dans mon bureau, je me lançais dans des exposés grognons sur notre vie au bureau, à faire pleurer Ernest-Antoine Seillière.
Vraiment, j’ai tout fait pour qu’on ne puisse ignorer ma colère.
Mais un être suprême avait décidé de ruiner ma journée de colère.
Déjà, personne ne s’est rendu compte que j’étais vraiment colère.
Dès ma sortie dans le monde du dehors, le boulet du jour m’a lancé un "jolie mademoiselle". Je l’ai foudroyé d’un regard et il a répondu "mmmm, et avec un regard de braise en plus".
Je précise que je ne reçois jamais de compliment dans le monde de dehors, même pas un "t’es bonnasse", rien. Ca ne me peine pas outre mesure, mais c'est un fait.
Cela ne s’est pas arrangé au bureau, à chaque fois que je croisais quelqu’un, c’était "tu as l’air radieuse aujourd’hui", alors que depuis une semaine, on me répétait à longueur de journée "tu as l’air épuisée" et autres "ouh là là, vivement les vacances hein".
Bon, j’ai informé tout le monde que j’étais colère, et on a vite arrêté ces guimauveries.
Mais alors que je partais dans une énième diatribe enflammée sur la Dame de la compta, au lieu de voir du respect voire de la crainte dans les yeux de mes interlocuteurs, je n’ai vu que des lueurs amusées. Il y a même eu des rires.
Ensuite, tout s’est accumulé : un client m’a félicité (oui, oui, FELICITEE), la sécu m’a informée que j’étais enfin inscrite depuis ma demande d’octobre dernier, les impôts m’ont envoyé un chèque, mon patron m’a remerciée (oui, oui, REMERCIEE), on ne m’a pas demandé de photocopie, j’ai eu droit à la dernière salade d’ananas...
Après tout ça, je ne pouvais plus légitimement claironner ma colère, j’ai donc du sourire et être d’humeur joviale, et même agréable. Pénible quoi.
Bref, on m’a ruiné ma journée de colère.
Alors demain, pour changer, je serai triste. Dès qu’on me parlera, je m’effondrerai en sanglots. J’espère que cette fois, je serai prise au sérieux.
J’ai longtemps imaginé vivre avec un homme comme quelque chose de très difficile voire périlleux, et qu’il fallait toujours être pimpante et radieuse, bien habillée (sexy mais pas vulgaire), drôle et dynamique, pour que surtout jamais la routine ne s’installe.
En fait, la vie à deux, c’est simple, naturel et très bien : on peut garder son indépendance, ses activités séparées, voir ses amis seule, ou partager ces moments; Il y a peut-être une certaine routine, mais surtout de la complicité; On a enfin un partenaire pour les danses débiles dans tout l’appart; Et le matin, on se réveille dans les bras de son namoureux, et ça c’est cool.
Enfin, si on arrive à survivre au supplice du dentifrice...
Quand j’ai emménagé avec Choupinet, on a décidé de faire tube de dentifrice commun. Ca n’a l’air de rien comme décision, mais ça a bouleversé ma vie...
Parce que voilà, depuis que je partage ma vie avec cet être merveilleux, il ne s’est jamais occupé de remplacer le tube de dentifrice une fois vide.
Alors, environ tous les deux mois se répète ce rituel : j’entre dans la salle de bain, je vois que le tube est bientôt vide, je sors de la salle de bain et dis : "oh, on n’a bientôt plus de dentifrice".
Le matin suivant, j’entre dans la salle de bain, je regarde le tube, je sors de la salle de bain et dis : "hum, décidément, ce tube se vide, il faut réagir".
Le matin suivant, j’entre dans la salle de bain, je vois le tube atrophié, des gouttes de sueur perlent à mon front, je sors de la salle de bain et dis : "tiens, si j’oublie, tu me feras penser à acheter du dentifrice?".
Le matin suivant, j’entre dans la salle de bain, je vois le tube aussi plat que le pneu de mon vélo, des tremblements agitent mon corps, je sors de la salle de bain et dis : "toi qui es si fort, tu pourrais m’aider à presser le tube pour récupérer du dentifrice?".
Le matin suivant, j’entre dans la salle de bain, je vois le tube roulé sur lui-même, une plainte gutturale m’échappe, je sors de la salle de bain et dis : "tu connais un truc de grand-mère pour se laver les dents sans dentifrice?"...
Au passage, je me doute qu’il serait plus judicieux de dire clairement à mon aimé que je souhaiterais qu’il achète du dentifrice mais 1) ce ne serait pas forcément plus efficace et 2) je refuse d’avoir le rôle de la copine autoritaire, voire pire, de sa mère.
Quant à attendre qu’il se décide à l’acheter de lui-même, j’avais appliqué cette stratégie à la lessive, et ai du un jour aller travailler en jogging (et je ne suis pas prof de sport)...
Bref, sans surprise, à chaque fois, j’achète un tube de dentifrice.
Mais après, pour éviter qu’il ne croie que le dentifrice se régénère dans le tube, je lui dis subtilement : « j’espère que je ne te préviens pas trop tard, mais ce n’est pas la peine que tu achètes du dentifrice, je m’en suis chargée ».
Oui, c’est mesquin, mais Choupinet est un cœur pur et ne soupçonne sans doute pas l’ironie de cette phrase... D’ailleurs, je dois avouer que malgré mes efforts pour être une bonne personne, une bonne chrétienne, une bonne yogi que sais-je encore, j’ai des mauvaises pensées.
Par exemple, alors que ce pauvre Choupinet est malade depuis une semaine (mais ne va pas voir un médecin parce qu’il n’a rien) se réveille avec une quinte de toux à 3 heures du matin, ma première pensée en me réveillant à mon tour n’est pas "le pauvre amour, que puis-je faire pour l’aider" mais "s’il ne va pas voir un médecin, je lui installe une chambre à la cave".
Puis, j’ai honte. Du coup, je lui dis "mon pauvre amour, que puis-je faire pour t’aider", et je lui prépare une tisane au miel et au citron. A 3 heures du matin.
En conclusion, je suis mesquine, j’ai des mauvaises pensées et je mets régulièrement à mal des années de combat féministe...
Mais j’ai les dents blanches!!!
J’aime beaucoup Moby.
Et quand je dis que je l’aime beaucoup, ça ne veut dire pas vraiment dire que je l’écoute en continu, mais que je voudrais bien déménager à New York, discuter avec lui, le faire tomber sous mon charme, emménager chez lui, l’épouser et lui faire plein d’enfants.
Bon, j’ai été suffisamment raillée dans ma jeunesse pour ce fantasme curieux voire incompréhensible pour certains, mais voilà, on ne contrôle pas ses pulsions.
Mais aujourd’hui, alors que j’informais mes amiches du boulot de mon destin promis à Richard Melville, un être sournois a laissé entendre que cela ne se réaliserait malheureusement pas, en raison des préférences sexuelles dudit Richy...
Mon cœur s’est brisé net.
Heureusement, ma coloc de bureau a compris mon malheur (et a eu la décence de ne pas dire, comme certains, que c’est plus mon statut de petite frenchy pas du tout connue qui était un obstacle à mon union avec mon p’tit musicien), et a gogueulisé pour en savoir plus sur cette vile rumeur.
En recherchant plus de précisions sur ce point particulier (et quand même vachement privé, j’ai honte...), elle est tombée sur cet article :
"Lors d’une récente entrevue, le musicien Moby confessait avoir déjà accepté un sac de cocaïne valant plus de 400 dollars par un danseur nu. Qui plus est, le musicien de 38 ans au coco rasé aurait reniflé la quantité totale de cocaïne, omettant de partager ce présent avec celui qui le lui avait offert. Pour compenser la gaffe, Moby aurait donc été contraint d’acheter une bouteille de champagne au danseur...
Malgré cet incident peu admirable, le musicien prétend ne jamais avoir consommé de coke avant cette soirée-là. Après une quantité aussi importante de cocaïne aspirée, il est clair que le dj avait du mal à trouver le sommeil. Moby aurait donc appelé au beau milieu de la nuit son ex-petite amie qui a finalement accepté de venir le rejoindre. Selon Moby, les deux ex-conjoints auraient fait l’amour des heures et des heures..."
Radio potins, bonsoir.
Mais bon, je vais pas faire ma bêcheuse, parce que cet article m’a quand même permis d’en savoir beaucoup plus sur mon promis :
- Moby aime les filles. Il aime peut-être les filles et les gars, mais je ne vais pas faire ma difficile non plus (le marché du musicien malingre, livide mais doué et intelligent étant quelque peu à l’état de pénurie);
- Moby est plein de tact. On lui fait un cadeau pour le séduire et paf, il en appelle une autre, en laissant une pauvre bouteille pour noyer sa déception.
- Moby est un garçon classe. Pour peu qu’il soit un peu dans un état second (lui c’était à cause de la coke, mais ça peut arriver avec de l’alcool), il compose le numéro de son ex, l’appelle en pleine nuit, et la saoule tellement qu’elle accepte de venir juste pour combler son manque de sesque. Et après, non seulement il raconte ça aux copains, mais diffuse cette info au monde entier;
- Moby est un vantard. "des heures et des heures" mouais, enfin merci la cocaïne.
- Moby est sans doute un peu mythomane.
Je pense que notre avenir commun est compromis.
Non, parce que si je recherchais un musicien malingre, livide, un rien drogué, qui se répandra dans la presse à chaque coït, et que je ne pourrais JAMAIS présenter à ma môman, j’aurais quand même un peu plus de choix (Pete Doherty, si tu me lis...)
Mais bon, l’espoir est permis, je viens de recevoir un mail me proposant de m’inscrire sur la liste VIP (hum) de soirées super hype (hum hum), auxquelles assisteraient des "mannequins et personnalités du PAF".
Jean-Luc Delarue, tu es à moi!!!!!
Je suis une super-héroïne... J’ai sauvé Raymond !!!
Parce qu’on ne le sait pas, mais hier, un drame s’est produit. Les journaux n’en ont pas parlé, par pudeur sans doute, mais c’est vrai. On est passé à coté du drame, du chaos, de l’apocalypse…
Et j’ai réussi à éviter ça. J'attends d'un moment à l'autre l'appel de félicitations du Président.
Voilà l’histoire : hier soir, alors que je quittais le bureau toute guillerette, un nuage glacial m’a soudain enveloppée : Raymond avait disparu.
Là où il était sensé m’attendre, placide, dévoué, un rien admiratif comme chaque jour, se trouvait un trou, que dis-je un gouffre, un précipice.
Et bien sûr, pas âme qui vive aux alentours, susceptible de m’éclairer sur le sort qui avait été réservé à ce pauvre Ray, pas d’indice pouvant m’indiquer comment il avait été enlevé.
Bref, j’ai passé une soirée et une nuit horribles, à imaginer le pire, les tortures et peut-être la mort pour cet ami. J’ai gardé le téléphone tout contre moi, au cas où les vils kidnappeurs m’appelleraient pour avouer leur terrible crime… J’ai consulté mes comptes bancaires, appelé mes parents, mes amis, pour commencer à réunir des fonds en cas de demande de rançon… J’ai prié Dieu, Allah, Yahvé, Bouddha, et suis allée allumer un cierge au Sacré-Cœur… J’ai mis en place un plan de recherches, quadrillant la ville, pour tenter de retrouver un maigre indice… J’ai parcouru le site Internet de Raël, pour savoir si un débarquement d’extra-terrestres avait été annoncé … J’ai envoyé des emails contenant les mots "Ben Laden", "attentat", "sexe", pour attirer l’attention des services secrets américains…
Et aujourd’hui, au petit matin, je suis retournée sur les lieux du crime, et ai interrogé les ouvriers du chantier de construction voisin. J’ai réussi à émouvoir un homme en costume-cravate qui inspectait les travaux, et qui a ordonné que tout soit mis en œuvre pour m’assister dans ma quête. Et après avoir entamé les recherches, soudain, alors que je m’approchais d’un coin sombre à l’ombre d’une palissade, mon cœur s’est éclairé : il était là, toujours aussi beau, toujours aussi gentil, avec un regard reconnaissant et ému, que je n’oublierai jamais. Nous nous sommes jetés dans les bras l’un de l’autre en nous promettant de ne plus jamais nous séparer, pendant qu’une musique romantique démarrait, que la lumière disparaissait, et que les mots "The End" s’affichaient…
Bon, en vrai, Raymond est mon vélo, des ouvriers avaient creusé des tranchées à l’emplacement du parking deux-roues où il était garé, et l’avaient mis à l’abri. Quant à moi, je suis liquéfiée à cause de la chaleur, et couverte de poussière grâce à cette visite de chantier impromptue, ce qui a réduit à néant toute possibilité de séduction d’un être vivant.
Mais dit comme ça, c’est tout de suite moins romanesque.
J’ai déjeuné avec une copine qui m’annoncé que son ch'tit copain de trois semaines l’avait quittée, en lui expliquant que "elle n’était pas assez fragile pour lui".
La vache, ça c’est une bonne phrase de rupture.
Dans la lignée des "tu es trop bien pour moi", "ce n’est pas toi c’est moi", "je ne te mérite pas", "cette relation me fait peur", "je veux vraiment qu’on reste amis", "je sors d’une longue (et douloureuse) relation", "je te respecte trop pour rester avec toi" et toutes les autres raisons données pour mettre fin à une relation.
Je ne sais pas pourquoi, mais ça doit sembler trop banal, trop creux de dire simplement "je ne t’aime plus/pas", "on n’a aucun avenir", "je préfère coucher avec ma/mon secrétaire"...
En tous cas, j’imagine que le but en prononçant ce genre de phrases n’est pas particulièrement de préserver la personne qu’on quitte. Sinon la manière de rompre généralement utilisée serait un peu plus élégante.
Parce que ok, une rupture ce n’est jamais très folichon, et quelle que soit la durée de la relation, mais il y a quand même des moments où le message de base (nous = fini) passe plus mal que d’autres :
- la rupture par email, ou comment créer une hantise éternelle de l’icône "vous avez un message" ;
- la rupture par texto : bah oui, faut vivre avec son temps alors "kikoo T + ma luv, je te jèt mdr" ;
- en présence d’amis, parce que c’est plus sympa devant des spectateurs ;
- en présence d’amis qui sont au courant de la rupture avant nous : ça nous permet d’analyser après coup toute la soirée et de comprendre un peu mieux les allusions finaudes d’une copine du désormais ex ;
- par téléphone, quand on est au boulot, dans un bureau ouvert : c’est tellement mieux de partager ce moment devant des personnes dont on est si proches, et d’accueillir notre patron qui vient nous voir pour le dossier Trucmuche avec des yeux de grenouille sous ecsta :
- juste après avoir fait l’amour, avec un "j’ai pris ma décision il y a plusieurs jours".
Là, il faut pas mal de volonté, de confiance en soi, d’imagination et surtout d’alcool pour ne pas avoir l’impression d’avoir été considérée comme un bout de viande ;
Et enfin, quelle que soit la manière choisie, ne pas oublier de partir sur cette phrase si classe, si élégante : "mais rien ne nous empêche de coucher ensemble de temps en temps".
Et après avoir vécu ça, on ne peut que se demander pourquoi on recommence quand même…
Mais bon, on sait bien pourquoi ;-)
Hier soir, j’ai profité d’une soirée en solitaire pour regarder "15 août".
Ce film, à part me permettre d’avoir trois hommes pour moi toute seule, montre au second plan la relation entre un père (enfin beau-père) et sa fille ado. Et là, je me suis revue à cet age.
J’ai moi-même été une ado détestable, et j’ai cumulé tous les clichés : J’étais bien sûr mal dans ma peau, je cachais un physique ingrat sous des vêtements informes, et mon visage sous de grosses lunettes. Je m’habillais en noir et portais des docs aux pieds...
Je me rebellais régulièrement contre mes parents, c’est-à-dire que je m’enfermais dans ma chambre en hurlant "tu ne me comprends pas", en claquant la porte et en écoutant Jeff Buckley à fond pour exprimer mon mal-être…
Je passais des heures au café avec mes camarades de classe, en fumant cloppe sur cloppe pour montrer qu’on était des adultes, mais des adultes qui squattent 3 heures en consommant un café pour dix… Puis je rentrais chez moi et passais des heures au téléphone avec ces mêmes camarades, sous l’étonnement de mes parents, et à la moindre remarque de leur part, je partais m’enfermer dans ma chambre et hurlant…(voir plus haut)
Je vouais une adoration à Rimbaud, qui a 17 ans était un génie, ce qui me permettait de croire qu’à 14 ans je pouvais avoir autant de talent. Je me retrouvais dans les poètes romantiques, au sens littéraire du mot hein, pas cette guimauve dégoulinante, mais l’expression du mal-être absolu qui rend la poursuite de la vie impossible...
J’écoutais de la musique sombre, et expliquais à mon père que vraiment, Led Zeppelin, Iggy Pop et David Bowie, c’est trop bien. J’ai compris quelques années plus tard son air goguenard de l’époque quand un jeune m’a parlé de Nirvana en précisant "c’est un groupe de rock". (je suis remontée dans son estime quand je lui ai dit que oui oui, je connaissais, je les avais même vus en concert).
J’attendais avec impatience mon année de terminale pour débuter la philo, et pouvoir enfin exprimer ces idées fabuleuses qui bouillonnaient en moi.
Las, j’ai ensuite compris que cela ne serait pas possible, lorsque j’ai assisté au lynchage d’une de mes camarades de classe après que la prof nous ait encouragés à exprimer nos remarques. J’ai cependant essayé, lors d’une première dissertation, d’exprimer mes idées personnelles à moi : ma note pitoyable, accompagnée du commentaire "n’a pas compris le sujet" m’en a dissuadée. Je me suis donc résignée, ai construit ma seconde dissert sur l’allégorie de la caverne, et ai eu la moyenne.
J’étais engagée, enfin "contre" : contre la guerre (ça tue les gens), contre la pauvreté (c’est pas juste), contre le chômage (c’est nul), contre le racisme (c’est pas bien), contre le cancer (ça tue les gens), contre la pollution (c’est moche), contre le capitalisme (c’est mal)… J’ai même manifesté, je ne me souviens plus trop pour quoi, ou plutôt "contre" quoi…
Bref, je savais tout, voulais changer le monde, et étais sûre d’y arriver.
Mais malgré tous ces clichés, j’aimais bien cette époque.
Allez, aujourd’hui, en souvenir du bon vieux temps, je m’habille en noir et ressort mes vieilles docs. Et je fuck le system.
Oh, there's the moon asking to stay, long enough for the clouds to fly me away…
Bon, ça y est, moi aussi j'ai un blog.
Bah oui, à force de lire tous ces messages pleins de finesse, de drôlerie et d'intelligence, je me suis dit pourquoi pas moi???
En plus, le Nouvel Obs s'y est mis, c'est dire si c'est hype…
L’avantage, c’est qu’on a peu de lecteurs au début, donc c’est pas trop grave si on n’a pas beaucoup de choses passionnantes à raconter, ni de talent particulier pour l’écriture tout ça.
Mais le plus dur, quand on crée un blog, ce n’est pas de remplir le blog, c’est :
1/ Choisir un hébergeur.
Bah oui, y’a pas de Gault et Millau des sites de blogs, donc à part savoir que je ne corresponds pas trop au public des skyblogs, c’est la juuungle, l’inconnu.
2/ Trouver un pseudo.
C’est le souci quand on est à la traîne de la tendance blog, à moins de décider comme ça, instinctivement de s’appeler 876zorglub_45, on doit essayer plusieurs noms différents, subir plusieurs fois l’affront (oui oui) de se voir répondre "ce pseudo est déjà pris", et pour finir, après avoir pesté un bon millier de fois, s’appeler 876zorglub_45.
3/ Trouver un nom de blog.
Bon, comme vous le verrez, j’étais déjà passablement lessivée par l’étape du choix du pseudo, et par la prise de Tranxène qui l’a accompagnée, et mon sens de l’imagination a été quelque peu défaillant.
4/ Décider de l’adresse du blog
Mais pourquoiiiii est-ce aussi compliqué ???
Parce que là encore, un personnage fourbe, caché derrière le serveur de ce site, répondait à chacune de mes brillantes propositions "déjà pris", "bah non, pris aussi", "pfff, t’as aucune imagination, 10.000 personnes y ont pensé avant toi", etc.
Là, j’avoue, j’ai eu des pensées et des mots très méchants pour la personne qui a inventé le blog, et j’ai même imaginé quelques tortures.
5/Trouver une photo pour son profil.
Là, j’avais repris mon calme, et j’ai tenté de trouver quelque chose qui me corresponde.
Mais après plusieurs heures de recherches sur Google images, sans avoir aucune idée de ce qui pouvait bien me correspondre, être arrivée à la conclusion que je n’étais rien, être devenue toute rouge, les oreilles commençant à fumer, j’ai pris le premier truc que Google m’a proposé sur une recherche bidon, et fini avec un poussin bleu ridicule. Qui n’apparaît même pas sur mon blog. M’en fout.
5/ Choisir l’aspect du blog.
C’est pas que je ne suis pas douée en technique, non, mais là j’avoue, je suis une quiche en paramétrage de blog.
J’ai essayé hein, mais voilà, le dieu des blogs n’a pas voulu. Il a regroupé toutes ses forces maléfiques pour m’empêcher de faire un truc bien. Il me déteste.
J’ai quand même réussi à avoir un fond bleu, après quoi j’ai récité quelques alléluia et autres remerciements, mais c’est même pas le bleu que je voulais. Bon on verra ça plus tard.
6/ Rédiger la première note.
Là ça va, l’inspiration m’est bien venue.
Allez, c’est pas tout ça mais j’ai les mains qui tremblent, le visage défait, le front en sueur, le cœur qui va exploser, et il paraît, selon ma coloc de bureau, que je tiens des propos incohérents tels que "Blogus maledictus", "déjà pris, déjà pris, déjà pris", "pourquoi un poussin bleu" et "je hais le Nouvel Obs".
Je vous souhaite donc la bienvenue sur ce blog, et vais me reposer de cet effort inhumain qu’est la création d’un blog.A bientôt !