mercredi, juin 29, 2005

Orgueil et préjugés


Ronchon ronchon
Aujourd’hui j’étais colère. Plein de raisons à cela, beaucoup (trop) de boulot, des contrariétés, des gens pénibles, la Dame de la compta, et le pompon, plus de muesli ce matin...

Mais c’est pas grave, je sais faire, et me suis donc préparée à une belle journée de colère : je n’ai pas pris mon jus d’orange matinal qui me donne bonne mine, j’ai mis un t-shirt vert, j’ai pris un air renfrogné, je suis partie travailler en marchant très vite et en faisant claquer mes talons, et je me suis installée à mon bureau, après m’être servi du thé dans la tasse avec le smiley "pas content".

Puis, j’ai ronchonné tout mon soul en lisant un email de la Dame de la compta, partagé mon indignation avec ma coloc de bureau (qui était très compréhensive puisqu’elle avait reçu le même email), me suis mise en mode "service minimum" et ai surfé sur Google actualités sans répondre aux emails urgents.
Dès que quelqu’un entrait dans mon bureau, je me lançais dans des exposés grognons sur notre vie au bureau, à faire pleurer Ernest-Antoine Seillière.
Vraiment, j’ai tout fait pour qu’on ne puisse ignorer ma colère.

Mais un être suprême avait décidé de ruiner ma journée de colère.

Déjà, personne ne s’est rendu compte que j’étais vraiment colère.
Dès ma sortie dans le monde du dehors, le boulet du jour m’a lancé un "jolie mademoiselle". Je l’ai foudroyé d’un regard et il a répondu "mmmm, et avec un regard de braise en plus".
Je précise que je ne reçois jamais de compliment dans le monde de dehors, même pas un "t’es bonnasse", rien. Ca ne me peine pas outre mesure, mais c'est un fait.

Cela ne s’est pas arrangé au bureau, à chaque fois que je croisais quelqu’un, c’était "tu as l’air radieuse aujourd’hui", alors que depuis une semaine, on me répétait à longueur de journée "tu as l’air épuisée" et autres "ouh là là, vivement les vacances hein".

Bon, j’ai informé tout le monde que j’étais colère, et on a vite arrêté ces guimauveries.
Mais alors que je partais dans une énième diatribe enflammée sur la Dame de la compta, au lieu de voir du respect voire de la crainte dans les yeux de mes interlocuteurs, je n’ai vu que des lueurs amusées. Il y a même eu des rires.

Ensuite, tout s’est accumulé : un client m’a félicité (oui, oui, FELICITEE), la sécu m’a informée que j’étais enfin inscrite depuis ma demande d’octobre dernier, les impôts m’ont envoyé un chèque, mon patron m’a remerciée (oui, oui, REMERCIEE), on ne m’a pas demandé de photocopie, j’ai eu droit à la dernière salade d’ananas...

Après tout ça, je ne pouvais plus légitimement claironner ma colère, j’ai donc du sourire et être d’humeur joviale, et même agréable. Pénible quoi.

Bref, on m’a ruiné ma journée de colère.
Alors demain, pour changer, je serai triste. Dès qu’on me parlera, je m’effondrerai en sanglots. J’espère que cette fois, je serai prise au sérieux.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Y a des jours comme ça où tout est gâché, où on peut même plus faire la tronche sans que quelqu'un vous fasse rire, où on peut même plus faire sa colère sans qu'un truc bien arrive ... Dis donc ça fait longtemps qu'un truc bien m'est pas arrivé.
Tu crois que si je fais exprès de faire ma colère, ça va en attirer un?

Bea a dit…

Ah non, il faut que ce soit une vraie colère, sinon c'est pas du jeu ;-)

Mais je suis sûre qu'un truc bien t'arrivera bientôt, je l'ai lu dans mon coca light...
Courage d'ici là!