jeudi, septembre 06, 2012

Its my party!!!

Ca y est, c'est arrivé : je suis parent d'élève. De maternelle certes, mais ça file un sacré coup de vieux quand même.

J'ai d'ailleurs eu droit au premier bizutage, aka l'achat des fournitures scolaires. Bon, en petite section de maternelle ce n'est pas Koh Lanta, mais ça m'a au moins permis d'apprendre que le format A4 était soooo 2011, et que maintenant mon format de prédilection, ma quête de toutes les rentrées, allait être le 29*32.

La rentrée c'est plutôt bien passé, sans angoisse ni pleurs. Pour elle.
De mon coté, je ne cache pas que j'ai eu de méchantes allergies après l'avoir confiée à sa maitresse, et surtout je n'avais pas réalisé que ce serait aussi MA rentrée. Parce que oui, j'ai ressenti exactement les mêmes émotions que lors de ma rentrée en 6ème (alors que ma mère avait eu la bonne idée de me couper les cheveux elle-même en une magnifique coupe mulet)(on comprendra qu'il ne reste aucune photo de cette charmante période)(s'il en reste, je devrais malheureusement supprimer toutes les personnes les ayant vues).

J'ai eu l'impression d'arriver dans une boum où tout le monde se connaissait, avec plein de codes, d'automatismes à adopter. Les parents se jaugeaient, regardaient les enfants, les parents ayant déjà des enfants scolarisés arboraient un air blasé et suffisant, on ne savait pas dans la file d'attente s'il fallait parler à Laetitia, qui serait à coup sûr la chouchoute de la maitresse, ou Juliette, avec qui on pourra ricaner au fond de la salle pendant la réunion parents/profs. La maitresse, parlons-en! Encore une fois, des sentiments anciens sont réapparus, je savais que je ne serai pas sa chouchoute mais comment faire en sorte qu'elle-même bien sans en faire trop? Parce qu'il faut admettre que désormais cette jeune fille qui porte un minishort sera le modèle de ma fille.

Je vais m'en sortir hein, j'ai survécu à ma propre scolarité, je vais survivre à celle de mes filles. Et puis cette fois-ci, je ne porterai pas d'appareil dentaire, pas de lunettes "tarif sécu", et pas de coupe mulet. C'est dommage, peut-être même que Cédric L. m'aurait enfin remarquée!

mercredi, février 29, 2012

The Wall

Peter
Devenir parent c'est un renoncement.
Certes, chaque futur parent ou nouveau parent affirmera "oh tu sais, ça ne va rien changer pour nous", étayant évidemment sa position avec des "avec une bonne baby-sitter, on peut continuer à sortir" et autres "un siège-auto tient parfaitement dans une Porsche" (notez que mes exemples ont été choisis pour parler au plus grand nombre!).
Les naïfs.

Parce que si, on change.
On commence à répondre à chaque invitation "passez plutôt à la maison, ce sera plus simple pour les petits", on ne fait plus de nuit blanche parce que le lendemain on doit sortir faire du toboggan et non plus larver devant le Miracles de l'amour en mangeant des M&M's, on achète un "organisateur de voiture" en disant "c'est moche mais c'est pratique" (alors que la maxime inverse dictait auparavant le moindre de nos achats), on oblige les personnes qui nous appellent à "parler" avec notre enfant au téléphone…

Avec Choupinnet, nous sommes évidemment toujours aussi extraordinairement cools mais on a fait quelques concessions : déjà, on a 1) acheté une voiture et 2) l'avons équipée de pare-soleil. Nous avons aussi équipé notre appartement de cache-prises et autres bloque-porte, notre principe "c'est à l'enfant de s'adapter à notre environnement et non l'inverse" n'ayant pas résisté au 102ème paquet de semoule renversé sur le parquet. De même, alors que nous tenions à ne pas avoir de jouets bruyants et/ou encombrants, Kate et Pippa sont les heureuses propriétaires, entre autres, d'un livre musical interactif, d'un xylophone à roulettes et d'un nounours géant.

Par contre, nous prenons vraiment garde à éviter d'atteindre le point Godwin des conversations des parents : parler des productions naturelles de notre progéniture.

En effet, vous avez remarqué ce détail qui frappe tous les parents : quelle que soit leur degré de pudeur, leur lien de proximité avec vous et l'adaptabilité du moment choisi pour ce type de discussion, la plupart vous font part des capacités digestives de leurs petiots avec moultes détails sur la forme, la couleur, la consistance, le degré sur l'échelle de Bristol etc.

Il doit y avoir une explication rationnelle à ce phénomène, hormis l'absence totale de contact social et d'activité intellectuelle pendant le congé maternité (je parle pour moi). Peut-être que ça permet de préparer notre auditoire à la présentation enthousiaste des œuvres d'art préscolaires (soit un paquet entier de gommettes collées dans le coin d'une feuille), aux séances de visionnage des films familiaux (nous avons-nous même mis en musique l'exceptionnel "Kate mange une banane" que beaucoup nous envie) et autres manifestations de fierté parentale.
Mais soyons honnêtes c'est au mieux inintéressant, au pire susceptible de provoquer l'extinction de la race humaine.

En ce qui nous concerne, nous avons jusqu'à présent résisté 793 jours.
Ne nous oubliez pas.

mercredi, février 08, 2012

Eve lève toi


Un jour, devant la porte du jardin d’Eden, une jeune femme écervelée interpelle le propriétaire des lieux "Eh le vieux barbu, tu te souviens de ta grande diatribe avec effets de manches là "tu enfanteras dans la douleur" et tout le toutim. J’ai un scoop pour toi : mon arrière-arrière-arrière etc. petit-fils James Leonard Corning, tu sais le p’tit J. L., a trouvé un truc : la PE-RI-DU-RA-LE ! Alors, il l’a dans le baba le barbu!!!!".

Ah, quelle impudente cette Eve (car c’était elle)…
Parce que le vieux barbu en question, fort marri de voir sa vengeance réduite à néant (enfin on va dire de moitié hein, parce que quand même, on enfante toujours UN PEU dans la douleur quand même) chercha une nouvelle idée, une nouvelle épreuve pour nous toutes, descendantes de cette cruchonne qui aurait pu faire profil bas.

Je sais, j’avais dit il n’y a pas si longtemps (oui bon, il y a près de deux, ans, on ne va pas revenir sur ma régularité bloggesque…) que l’épreuve ultime était la recherche d’un mode de garde à Paris. Certes, c’est costaud, mais j’ai trouvé pire : l’inscription en école maternelle. A Paris donc.

En effet, Kate ayant 2 ans cette année aura donc 3 ans l’année prochaine (jusque là, tout est normal) et devra faire sa rentrée à l’école (bouhouh, mon bébé grandit, bientôt elle quittera la maison…). Je me suis donc naïvement enquis auprès du service compétent de la Mairie des formalités d’inscription de la prunelle de mes yeux.

Malheureusement pour elle et surtout pour moi, Kate n’est pas née au mois d’aout ou de septembre (ce qui aurait été de toute façon une assez mauvaise chose pour elle étant donné que je n’en était qu’à 4 mois de grossesse) mais, inconsciente qu’elle est, le 28 décembre. Ce qui m’a donc permis d’être à nouveau confrontée à la logique implacable du service des écoles :

-       Bonjour madame de la mairie, je voudrais savoir quand et comment inscrire ma prunelle en école maternelle…
-       Elle est née quand ?
-       Le 28 décembre 2009.
-       Ah oui, il faut attendre alors, elle ne pourra rentrer qu’en 2013.
-       Mais je ne comprends pas, il me semblait que les enfants nés en 2009 rentraient à l’école en 2012.
-       Ceux qui auront 3 ans à la rentrée oui, vot’ fille elle aura pas 3 ans.
-       Non, mais elle les aura en décembre.
-       Oui voilà. Il y a des possibilités de dérogations pour les enfants nés en janvier 2010, mais c’est dans la limite des places disponibles.
-       Mais elle est née en décembre 2009, si les dérogations sont pour les enfants nés en janvier 2010, elle est inscrite normalement non ?
-       Non, il faut qu’elle ait trois ans à la rentrée.
-       Si je comprends bien, on inscrit les enfants nés avant septembre 2009 et ceux nés en janvier 2010, mais entre les deux non ?
-       Oui bon voilà, de tout façon l’école maternelle n’est pas obligatoire. Vous pouvez toujours aller dans le privé si vous n’êtes pas contente.

Mais ce n’est pas tout : le vieux barbu en avait vraiment après Eve, cette gourdasse, et a ensuite décidé de créer, un jour où il avait un peu abusé du vin de messe, un outil quasi-démoniaque : la sectorisation.

C’est ainsi que si par extraordinaire ma prunelle était admise à l’école publique (bien qu’elle soit née dans une période souffrant d’une faille spatio-temporelle administrative), il s’agirait de l’école située à 15mn de la crèche sur laquelle elle-même et sa sœur Pippa sont sectorisées. Naturellement, il existe une école juste à coté de la crèche en question mais ah là là, ce serait trop simple donc selon ma potos de la mairie «les critères de sectorisation sont démographiques et diffèrent entre la crèche et l’école » (je pense qu’elle a appris cette réponse par cœur).
C’est sûr, on est tellement sereins le matin quand on doit lever, faire déjeuner et préparer deux gamines en sus de sa personne puis les accompagner avant de tenter d’arriver au bureau suffisamment tôt pour éviter les «ah bah, tu as pris ta matinée» du boss ou des collègues et de pouvoir espérer quitter ce même bureau à une heure décente tout en, accessoirement, faisant notre boulot…  Alors ajouter 15mn de trajet au pas de course en trainant une p’tiote pas tout à fait réveillée, ça apporte simplement un peu de piment à votre vie si morne, avouons le…

Voici donc comment moi, qui croyait en l’école de la République, je me suis retrouvée à devoir inscrire ma fille en écoles privées.
Enfin inscrire, rien n’est simple… Parce que ces écoles aussi manquent de places disponibles pour avoir une chance d’être sélectionné, il faut déposer une demande avec lettre de motivation.
Oui oui, une lettre de motivation pour expliquer pourquoi votre enfant doit aller à l’école. J’ai déjà toujours eu du mal à expliquer pourquoi je voulais un emploi ("parce que j’aime l’argent?" euh non… "Parce que je pense que me loger et manger sont en quelque sorte des choses importantes?" non plus… "parce que votre cantine est méga-réputée?" essaie encore…), imaginez la gageure de devoir expliquer pourquoi ma fille de 2 ans doit aller à l’école ("parce que c’est genre euh obligatoire", "parce que l’illettrisme est so 2010", "parce que je préfèrerais écouter Lara Fabian très fort toute la journée que de faire l’école à la maison" ???)…
Mais ce n’est pas tout, si la lettre de motivation est convaincante, encore faut-il passer l’épreuve de l’entretien, et ce en présence de votre progéniture.
Bon, j’adore ma fille hein, mais je ne cache pas que j’ai eu un gros moment de crispation quand elle a commencé à jouer avec le carton de crucifix malencontreusement posé dans le bureau de la directrice. ..

Donc sincèrement Eve, tu es mignonne, on te doit la vie tout ça, mais la prochaine fois que tu veux la ramener devant le vieux barbu, va te faire les ongles plutôt…

jeudi, février 02, 2012

Same player shoot again

J’ai remis ça.
Je n’ai aucune excuse cette fois-ci. D’ailleurs, je n’avais aucune excuse avant, j’étais forcément au courant puisque la nouvelle tendance aujourd’hui est de ne parler que des aspects négatifs de la chose, de façon humoristique ou plus sérieuse, façon étude sociologique, et sur différents supports : blogs, journaux, chansons, films…

Donc voilà, j’ai accueilli un deuxième Gremlins, toujours de sexe féminin.
J’ai naturellement reçu nombre de condoléances pour ce dernier point, visiblement certains ne réfléchissant pas au fait qu’étant moi-même du sexe féminin, j’aurais un peu de mal à concevoir que ça puisse être un défaut. C’est un peu comme si, par exemple, j’allais dire à Tori Spelling qu’il n’y avait pas d’exemple de chirurgie esthétique réussie. Ou à Kim Kardashian que l’eye-liner à outrance faisait facilement cagole. (Si vous avez dû googler ces noms c’est que vous n’êtes pas en congé maternité…)

Naturellement, ce n’est que du bonheur : il y a bien sûr la grossesse, moment de béatitude et d’épanouissement. Comparé à la grossesse, l’adolescence était l’apogée de la confiance en son physique, et la pire gastro ressemble soudainement à un long massage aux pierres chaudes.
Ensuite vient l’accouchement, aka le plus beau jour de notre vie : c’est sûr qu’après des heures passées dans une salle chirurgicale tellement friendly (je dis ça, mais j’avais la chance d’avoir des images de Minnie Mouse partout dans la salle pour casser un peu le coté chirurgical. Visiblement, certains pensent que les femmes qui accouchent ont 8 ans…), à subir des douleurs à rythme régulier façon supplice torture de la goutte d’eau, à supporter la visite de plusieurs inconnus devant qui on doit écarter les jambes sans même connaître leurs noms, avoir l’équivalent d’un ballon de basket qui sort de notre intimité dans un magma de substances organiques diverses semble proche de l’extase.

Bon, je ne suis pas complètement blasée ça s’arrange ensuite, en fait dès le moment où cette petite chose se pelotonne contre vous telle un chaton et semble vous dire "tu m’as fait venir, je te fais confiance, ça va être cool maintenant".

Ensuite, on oublie tout : les suites de couches (je ne développe pas, ne voulant pas être responsable de l’extinction de la race humaine), la torture par privation de sommeil, les appels quotidiens du bureau pour qui vous êtes en vacances imméritées, l’absence de vie sociale qui vous pousse à discuter de la crise européenne avec le livreur Colissimo, les discussions de couple qui deviennent de plus en plus constructives au fur et à mesure de la privation de sommeil susvisée ("c’est à toi – non à toi- tu plaisantes, c’était moi hier – oui mais moi j’ai eu la couche atomique, ça compte double" etc.), les conseils de môman et belle-môman qui nous font réaliser que notre survie et celle de Choupinet au-delà des deux mois d’existence relève du miracle…

Parce que quand même, elles sont choupinettes mes petites Kate et Pippa…