mercredi, octobre 26, 2005

In regula credum


ArghJe crois fermement aux règles.

Je ne parle pas des lois, décrets, règlements, arrêtés, directives, et autres décisions qui sont pondues à fréquence régulière par nos gouvernements, non, je parle de ces règles évidentes bien que non-écrites, qui fondent toute société digne de ce nom.

Je pourrais parler longtemps des règles morales supérieures, qui interdisent par exemple à toute personne de ne pas rappeler alors qu’elle a dit expressément qu’elle rappellerait... Non, je me limiterais aux règles sociales, et universelles.

Tenez, en voiture par exemple, tout le monde sait que, certes, d’après le Code de la route la règle sur le périphérique est de donner la priorité aux voitures qui arrivent sur ledit périph, SAUF en cas de bouchons (90% du temps donc) où on pratique la règle de l’alternance : une voiture passe, une voiture s’insère.

Autre exemple, toujours en voiture : en cas d’embouteillage, on ne prend pas la bretelle de sortie pour ensuite se rabattre brutalement pour se réinsérer dans le trafic. C’est minable, et impoli.

Pour sortir du domaine automobile, il y a aussi ces gens qui restent à gauche de l’escalator, alors que c’est bien connu, on reste à droite. Sinon on gène.

Dans ce genre de situations, soit je suis seule et je garde ma rage pour moi, soit j’ai un passager ou un compagnon à qui je fais partager mon indignation.

Enfin, partager est un grand mot, car je dois dire que je me heurte souvent à de l’incompréhension, voire à des moqueries, les gens ne reconnaissant généralement pas l’existence de ces règles, et ne comprenant donc pas la gravité de leur violation.

Alors que, je dis pas ça pour effrayer, mais c’est le genre de choses qui peut remettre en cause toute la conception de l’univers. En tous cas pour moi.
Et vraiment, j’ai déjà bien souffert quand j’ai appris que dans certains cas, on pouvait porter du rose avec du rouge, et je ne suis pas du tout prête à revivre ça.

mercredi, octobre 05, 2005

Baby you can drive my car


Argh Vous avez sans doute remarqué que je n’avais pas écrit depuis pas mal de temps. C’est que voyez-vous, j’ai été bien occupée ces jours-ci... Et ça va aller en s’empirant, avec tous ces bouleversements dans ma vie.

Parce que depuis ma dernière note, je suis passée à la télé. Et pas dans un talk-show de bas étage, ou une émission de télé-réalité, non au 20h de France 2. En praïme taïme quoi.

Il va sans dire qu’on n’a pas manqué de me remarquer.
Bon ok, je ne faisais que passer dans un coin de l’écran, ne disait rien, mais je sais que ça a suffit pour que mon charme et mon talent transpercent. Je pense donc qu’on va me proposer d’un instant à l’autre de faire de moi une star.
Alors je ne sais pas dans quel domaine : chanson (si Stéphanie de Monaco a pu faire un album, je le peux aussi), cinéma, télé... Mais une chose est sûre, je vais être mondialement connue, aimée et respectée.

J’attends d’ailleurs d’un instant à l’autre un coup de fil d’un producteur qui aura été impressionné par ma présence à l’écran. Ah tiens, d’ailleurs mon téléphone sonne, ça doit être lui.

...

C’était môman.

Je disais donc, que j’allais être une star internationale.
Il faut peut-être que je commence à me préparer : je vais arrêter de prendre le métro, porter des lunettes noires en journée, diriger ma lampe de bureau vers moi, faire attention à ne pas aller chercher le pain en survêtement usé, manger des omelettes de blancs d’œufs à longueur de journée, savoir enfin quel est mon bon coté pour les photos...

Il faudra aussi que je change d’appartement, parce que je ne me vois pas être en une de Paris Match dans un 44 m². Non, pour l’article "Béa nous présente son foyer : Choupinet, Sushi et Sashimi", il faut, je pense, un triplex avec terrasse. Un à Paris, un à Londres et un à New York.

Je garderai mon vélo par contre, comme ça je serai une star authentique. Enfin une fois par mois, quand je serai sure qu’il y aura des photographes dans le coin.

Et je garderai les mêmes amis. Bien sûr, je passerai mes soirées aux remises de prix et autres soirées mondaines, mais il me faudrait un ou deux amis d’avant, qui raconteront sur toutes les chaînes de télé à quel point je suis une fille géniale, d’une générosité et d’un altruisme incroyables, et que vraiment non, le succès ne m’a pas changé. Par contre, il est hors de question que des photos de mon adolescence ressurgissent sans passage préalable à la palette graphique, que les choses soient claires.

En tous cas, rassurez-vous, je ne vous oublierai jamais.
Même, je garderai de vous un souvenir ému : après tout, n’étiez-vous pas mon premier public???
Alors soyez-en surs, je penserai à vous lorsque je serai acclamée par un public de 80.000 personnes, lorsqu’on me remettra mon premier oscar, ou lorsque le Président me fera super-méga grand croix de la légion d’honneur. Ma première larme sera pour vous.